Cette journée met en lumière la crise mondiale persistante de la violence sexiste (VBG), qui continue de croître malgré les avancées législatives et les efforts de plaidoyer. AWDF estime que mettre fin à la violence basée sur le genre nécessite un changement profond des mentalités envers les droits des femmes. Des mouvements dirigés par des femmes, de l’Afrique de l’Ouest à la Corne de l’Afrique, sont en première ligne de cette lutte, mais ils ont besoin de plus que du soutien : des actions concrètes et durables sont essentielles.
La violence sexuelle demeure un problème omniprésent en Afrique de l’Ouest. Selon un rapport d’ONU Femmes (2018), plus de 60 % des femmes dans la région ont vécu des violences physiques ou sexuelles, et de nombreuses survivantes se heurtent à des obstacles pour accéder à la justice en raison de cadres juridiques fragiles, de services de soutien insuffisants et de normes sociales dominantes qui tolèrent ces violences.
L’engagement de l’AWDF pour mettre fin à la violence sexuelle se concentre sur le renforcement des réponses locales, le renforcement des protections juridiques et la création d’espaces plus sûrs pour les survivantes. En partenariat avec la Ford Foundation, OSIWA et d’autres organisations locales, l’AWDF a lancé un fonds pour lutter contre et prévenir la violence sexuelle à travers l’Afrique de l’Ouest. Cette initiative renforce la capacité des organisations de défense des droits des femmes à fournir des services directs aux survivantes, à plaider en faveur de lois plus strictes et à faire évoluer les normes culturelles nuisibles qui perpétuent ces violences.
Grâce à l’Initiative KASA, AWDF a formé plus de 300 agents des forces de l’ordre et a sensibilisé plus de 10 000 membres de la communauté à la prévention de la violence sexuelle. En soutenant les acteurs locaux et en mobilisant des financements internationaux, l’AWDF s’attaque aux causes profondes de la violence sexuelle et garantit de meilleures protections pour les femmes et les filles.
Découvrez des histoires inspirantes du programme KASA de l’AWDF, soutenant les initiatives féministes en Afrique, ainsi qu’un article sur les 196 cas de viol signalés au Sénégal au premier semestre 2024, soulignant l’urgence d’intensifier les efforts contre la violence sexuelle.
En savoir plus sur les histoires des bénéficiaires du programme KASA
Lire l’article sur la violence sexuelle au Sénégal
Les mouvements féministes à travers l’Afrique ont fait preuve d’une résilience remarquable face aux attaques croissantes des groupes anti-droits. Grâce à nos initiatives, nous continuons à bâtir des communautés plus fortes et plus résilientes, capables de résister à la violence patriarcale.
L’un des piliers fondamentaux de AWDF est la solidarité. À mesure que les menaces mondiales contre les droits des femmes s’intensifient, la force de notre réponse collective devient de plus en plus cruciale. À travers des alliances comme le Fonds LFS, nous cultivons une culture de soutien mutuel. Ces réseaux permettent aux organisations de défense des droits des femmes, aux militantes et aux survivantes de la violence de se rassembler pour guérir, élaborer des stratégies et agir ensemble.
En Ouganda, par exemple, grâce au Fonds LFS, AWDF a collaboré avec des organisations locales pour fournir une aide juridique et un soutien psychosocial aux survivantes de violences sexuelles. Ce partenariat a permis à plus de 4 000 survivantes d’accéder à la justice et aux services de guérison, tout en aidant les communautés locales à devenir plus actives dans la lutte contre la violence à travers des dialogues communautaires et des campagnes de sensibilisation.
Explorez les histoires puissantes des bénéficiaires du Fonds LFS soutenant l’activisme féministe dans le Sud global, et découvrez l’engagement de financement pour cinq années supplémentaires visant à soutenir et à étendre ces mouvements essentiels.
Lire les histoires des bénéficiaires du Fonds LFS
Découvrez l’engagement de financement pour cinq nouvelles années d’activisme féministe
À travers l’Afrique, les mouvements anti-droits prennent de l’ampleur, menaçant les droits des femmes et des filles. De la loi anti-homosexualité en Ouganda aux récentes régressions des droits en matière de santé sexuelle et reproductive en Somalie, ces mouvements rétrogrades constituent un défi direct aux droits des femmes. Selon la base de données mondiale de ONU Femmes sur la violence à l’égard des femmes, une femme sur trois dans le monde subit des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie, et les femmes africaines font face à certains des taux les plus élevés de violence sexuelle.
En Somalie, l’abrogation du projet de loi sur les infractions sexuelles illustre bien les dangers posés par ces mouvements. Ce projet de loi, qui visait à criminaliser la violence sexuelle, représentait un progrès significatif pour les droits des femmes. Son abrogation a non seulement rendu les femmes plus vulnérables à de nouvelles violences, mais elle met également en lumière la vulnérabilité des protections juridiques face à des agendas politiques rétrogrades.
Le Komboa Consortium, inspiré par les valeurs féministes africaines de sororité, de solidarité et d’entraide, regroupe AWDF, l’Initiative Sankofa d’Afrique de l’Ouest (ISDAO), Purposeful, le Doria Feminist Fund et la Strategic Initiative for Women in the Horn of Africa (SIHA). Ce consortium soutient les communautés menacées par la montée des mouvements anti-droits et anti-genre.
AWDF reconnaît que le plaidoyer international est crucial pour façonner les normes mondiales concernant la violence basée sur le genre. En collaborant avec des acteurs régionaux et internationaux, l’AWDF joue un rôle clé dans le financement et le soutien des organisations qui tiennent les gouvernements responsables de leurs engagements en vertu des cadres internationaux des droits humains, tels que la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et le Protocole de Maputo. En apportant un soutien financier et un renforcement des capacités, l’AWDF permet aux organisations de base de plaider pour la pleine mise en œuvre de ces instruments de droits humains, garantissant ainsi que les gouvernements soient tenus responsables de l’avancement de l’égalité des genres et des droits des femmes à travers le continent.
Grâce à des dialogues politiques et des campagnes de plaidoyer, l’AWDF continue de faire pression sur les gouvernements pour garantir des cadres juridiques plus solides pour prévenir et répondre à la violence basée sur le genre. Par exemple, après une campagne de plaidoyer de deux ans menée par l’AWDF et ses partenaires locaux, le gouvernement kényan a adopté la Loi sur les infractions sexuelles, qui offre une protection accrue pour les femmes et les filles, avec des sanctions plus sévères pour les violences sexuelles et des lignes directrices plus claires pour le soutien aux survivantes.
En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, AWDF appelle les gouvernements, la société civile et les individus à travers l’Afrique et au-delà à s’unir dans la lutte contre la violence. Nous appelons à un investissement continu dans les organisations de défense des droits des femmes, en particulier celles dirigées par des femmes dans les communautés marginalisées, et demandons à chaque individu de participer activement à la fin de la violence basée sur le genre. Que ce soit à travers le plaidoyer, l’éducation ou le soutien direct aux survivantes, chaque action compte.
Unissons-nous pour construire un avenir où les femmes et les filles sont en sécurité, respectées et libres de vivre sans crainte de la violence — aujourd’hui, demain, et pour les générations à venir.
Traoré Bintou Mariam, Responsable communication