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Le parcours de l’AWDF

2000 - 2022

Il y a le vent
Des jours qui se lèvent
Il y a le feu
Des fondations qui cèdent leur place

Il y a le soleil
Le commencement et la fin
Les commencements et les fins
Les feuilles tombentz
De service et de substance

Il y a l’air
Un espace étendu

Il y a l’eau
L’architecture du protea
Marguerites de couleur magenta
Offrandes après une longue journée de travail

Il y a vingt-deux années
Plus de 8030 jours
192 720 heures
Comment raconter toutes ces histoires ?
Seule, on ne le peut pas.
Mais à plusieurs, ensemble, on peut y parvenir.

Une note à votre égard...



Cette histoire est racontée par les voix des personnes qui ont contribué au parcours du Fonds Africain pour le Développement de la Femme (AWDF) au cours de ses 22 années d’existence jusqu’à ce jour, à savoir les fondatrices, les membres de notre équipe (d’hier et d’aujourd’hui), les partenaires, bailleurs et amies de l’AWDF. Vous remarquerez probablement, au fil de votre lecture, que les récits s’inter-changent entre « nous », « je » et « elles » : nous avons choisi d’alterner les voix des narratrices, d’autant plus que leurs connaissances et expériences étaient corrélées. Nous vous invitons donc à lire l’histoire de l’AWDF tel qu’elle a été vécue : avec autant de voix, individuelles et collectives, qu’il n’y a eu de personnes impliquées.

Au commencement, une étincelle



À l’origine, tout part d’une rencontre entre Dr Hilda Tadria et Joana Foster, à Dakar, en 1994, lors d’une réunion de préparation à la Conférence de Pékin. Ensuite, une promenade matinale sur la plage, et un échange de réflexions et d’expériences lors de ladite conférence qui se concluent sur la nécessité de créer une réserve de ressources, par les femmes africaines, pour les femmes africaines. Puis, une offre de subvention à hauteur de 5 000 dollars US de la part de Global Fund for Women, pour la rédaction d’une proposition accordée par le Fonds mondial pour les femmes.

Une soumission d’appel d’offres. Une subvention de suivi. En parallèle, Bisi Adeleye- Fayemi, qui travaille alors à Akina Mama wa Afrika, réfléchit à un fonds pour les femmes africaines. Les deux réflexions fusionnent lorsque Bisi et Joana se réunissent à Londres, à la veille de la Commission sur le Statut de la Femme de 1998 à New York. Des conversations plus précises entre les trois femmes se poursuivent (notamment sur la forme que prendrait ce fonds) ainsi qu’un investissement de départ provenant de partenaires de choix ainsi que de femmes africaines. En 2000, un lancement et un forum avec des bailleurs, se traduisent par la levée des millions de dollars. C’est la naissance d’AWDF. La suite, on vous la raconte.

Les fondatrices en disent davantage ici sur ces premiers pas avant le démarrage.

« J’ai été impressionnée par la vision et le courage... et par la détermination de ces femmes à faire de ce projet une réalité. À l’époque, aucun fonds ne mettait en commun les ressources destinées à toutes ces organisations dont le travail était si remarquable... Tous les fonds provenaient d’organisations occidentales... C’était une idée très intéressante et novatrice... Le fait que des femmes africaines soient à la tête d’une telle initiative a suscité l’intérêt, mais aussi un peu d’appréhension, car on ne savait pas où cela nous mènerait — vous savez, parfois, vous avez une très bonne idée, mais vous avez peur d’aller de l’avant, mais, pour moi, il ne faisait aucun doute que ces femmes n’avaient pas peur d’aller de l’avant. Voilà ce qui m’a marquée. » — Rose Mensah-Kutin, ABANTU for Development, Ghana

Le contexte




Le secteur du développement international était extrêmement élitiste à l’époque où l’AWDF a démarré. Les personnes que nous avons interrogées dans le cadre de la rédaction de cet article ont parlé de bailleurs de fonds dont les modalités pour l’obtention de fonds étaient sensiblement différentes pour les organisations africaines et pour celles situées en dehors de l’Afrique. Certaines des féministes africaines de l’époque estimaient que les secteurs de la philanthropie et du développement ne faisaient tout simplement pas confiance aux femmes africaines. On ne les en croyait pas capables.

L’AWDF a vu le jour parce que les ressources n’étaient pas allouées de manière appropriée. Les fonds n’étaient dirigés ni vers les petites organisations ni à celles qui n’étaient pas enregistrées, qui avaient besoin de mettre en place des structures et de processus formalisés (autant d’éléments nécessaires pour les rendre éligibles). Or, bien entendu, grâce à leur proximité avec les communautés, à leurs nombreuses années d’expertise et à leur expérience immédiate avec la nature et l’ampleur des problématiques, ce sont ces organisations qui pilotent les changements transformateurs à travers le continent. Chose que nous avions comprise lorsque nous débutions l’AWDF. En tant qu’amies, partenaires subventionnées et collègues de l’AWDF, nous en étions bien conscientes. Nous n’avons pas ignoré celles qui effectuaient le travail de fond. Nous les avons reconnues et leur avons accordé notre confiance.

L’AWDF est arrivée dans le monde de la philanthropie qui était un secteur créé et régi par le monde occidental. L’AWDF a remis en cause cette domination, et a uni ses forces à celles d’autres fonds de femmes au Sud, de partenaires et d’ami.e.s, pour changer cette donne philanthropique. Il ne s’agissait pas seulement d’un changement de mode de fonctionnement du secteur et de ses dirigeant.e.s, mais de la création d’une toute nouvelle approche. Une approche par des femmes africaines, pour des femmes africaines. C’était tout un défi. Et s’en est toujours un.

“Bisi, Joana et Hilda, en créant l’organisation, ont démontré leur courage. Elles ont repoussé les limites. Il n’existait pas de fonds régional pour les femmes, et elles ont décidé de lever des fonds, de créer une organisation, de mettre en place des réseaux...” - Theo Sowa, ancienne Directrice Générale de l’AWDF, Ghana

L’inauguration




Au tournant du millénaire, des femmes du monde entier se sont réunies à New York pour l’examen quinquennal de la Déclaration de Pékin — un programme mondial visionnaire pour l’émancipation des femmes. C’était en juin 2000. Les fondatrices de l’AWDF — Joana Foster, Hilda Tadria et Bisi Adeleye-Fayemi — décidèrent que c’était là l’occasion de présenter l’AWDF au monde, aux côtés de leurs consœurs féministes africaines du continent et

Aucune collecte de fonds n’avait été prévue lors de l’inauguration, mais dans un élan de sororité, plusieurs femmes africaines ont souhaité soutenir cette nouvelle initiative. Elles ont donné autant qu’elles ont pu, et l’AWDF a pu collecter 13 000 dollars US en une soirée.

À peine une année plus tard, par une belle journée de décembre 2001, des dizaines de femmes africaines se sont réunies pour l’inauguration africaine de l’AWDF à Accra, au Ghana. Pleines d’espoir, elles ont célébré cette nouvelle initiative avec panache. A ce stade, comme le raconte Bisi, l’AWDF avait déjà accordé 344 000 dollars US à 38 organisations de femmes dans 28 pays d’Afrique.

“L’inauguration au Ghana a été un évènement grandiose, réussi, très beau... avec la présence de la Première Dame du Nigeria, la Première dame du Burkina Faso. Mais à mes yeux, les invitées les plus importantes étaient les membres du mouvement des femmes, celles qui ont été des voix fortes dans le mouvement des femmes à travers l’Afrique et qui se sont réunies pour assister à la naissance”
– Abigail Burgesson,
ancienne employée de l’AWDF, Ghana

Les premières années




La première adresse de L’AWDF était le troisième étage de l’Aviation House, en face du Shangri-la (Accra). C’était un point de repère idéal. Le jour de l’inauguration, même les piliers étaient décorés ! Quelques années plus tard, le troisième étage ne pouvait plus abriter l’équipe grandissante de l’AWDF. En 2004, l’AWDF a donc déménagé dans un bâtiment qu’elle occupa entièrement. Bien que l’AWDF était encore sous contrat de location, elle en était fière ! Quatre ans plus tard, l’AWDF a pu acquérir deux bâtiments, dont l’un est devenu son adresse permanente, exempte de frais de location. Pour le nouveau-né de Taaka Awori, la maison AWDF était son premier arrêt après l’hôpital, avant même qu’il ne soit emmené à la maison ! Les premières années furent une période formidable. À chaque réunion, rencontre ou consultation, il y avait toujours des conversations palpitantes. Vous n’imaginez pas la qualité des débats lors de ces premières années.

Après Pékin, il y avait une grande tension pour s’assurer que le projet ne prenne pas de la poussière sur les étagères. La présence d’une organisation comme l’AWDF, qui soutenait.

l’agenda de Pékin, que les organisations de défense des droits des femmes africaines ont défendu et que les pays avaient signé, est très importante. Et bien sûr, c’était merveilleux d’avoir des fonds dédiés à des organisations dirigées par des femmes africaines. Des millions de dollars ont été distribués en subventions au cours des premières années, propulsant ainsi les femmes africaines sur le devant de la scène.

À quoi ressemblait tout cela ? À l’époque, il n’était pas important pour un partenaire subventionné de disposer d’un téléphone ou d’une adresse électronique permettant d’être joint à tout moment de la journée. L’AWDF envoyait et recevait les contrats de subventions par voie postale, et on passait par des contacts vivant dans la même ville pour fixer des rendez- vous téléphoniques. C’est ainsi que nous avons travaillé. C’est ainsi que nous avons dû procéder pour atteindre les femmes que nous devions soutenir, les femmes qui accomplissent

Notre rencontre

Écoutez cet Audio sur la rencontre entre certaines personnes et l’AWDF Les voix des mouvements féministes (africains) parlent de l’AWDF










Comment les voix du
mouvement décrivent l’AWDF

Nous avons commencé par l’argent




Nous avons commencé par l’argent. Nous avons commencé par l’argent parce que nous savions que les organisations de femmes africaines avaient besoin de fonds pour leurs programmes, alors nous nous sommes mis au travail, en levant des fonds. Voici notre historique en chiffres.

Au cours des 22 dernières années, entre 2000 et 2022, l’AWDF a octroyé : 2,884 Subventions dans (de 38 en 2001 à 250 en 2022)

Soit un total de $68,801,984 USD distribués sous forme de subventions (de 344 000 dollars US en 2001 à 11 447 143 dollars US en 2022)

À 1,555 Organiations dans 47 pays d’Afrique + 5 pays du Moyen-Orient* Le fonds de dotation de l’AWDF s’élève à USD 4.7million

“Nous aimons les fonds féministes. L’AWDF est le reflet idéal d’un fonds féministe... L’AWDF ne vous stresse pas — le processus de candidature n’est pas aussi éprouvant que les processus de demande habituels. Vous êtes réellement soutenus et fortement assistés J’aime le fait qu’il n’y ait pas de microgestion, vous permettant ainsi de vous approprier votre projet et votre travail. Contrairement à d’autres bailleurs de fonds qui vous donnent de l’argent et veulent en quelque sorte faire de la microgestion, en vous faisant comprendre clairement que vous n’êtes capables de travailler que parce qu’ils vous soutiennent. L’AWDF est tout à fait différent. Vous gérez votre travail. Vous avez carte blanche. Vous ne recevrez pas de pression inutile et vous êtes rassuré de leur présence, en cas de besoin.

Vous avez toute l’indépendance et la liberté de mettre en œuvre votre activité comme vous l’entendez, sans avoir l’impression que quelqu’un vous surveille ou vous dicte ce que vous devez faire” - Gloria Mutyaba, FARUG, Ouganda


Au début, la plupart de nos subventions étaient destinées à des organisations plus petites et à des programmes qui visent les moyens de subsistance. Au fil des ans, grâce à un financement plus important et à des voix plus nombreuses au sein du mouvement qui nous poussaient à écouter et à étendre notre travail, c’est exactement ce que nous avons pu réaliser.

Qu’elles soient queers, rurales, urbaines, petites, moyennes, grandes, des start-up, centrées sur les arts ou le sport, les organisations partenaires subventionnées de l’AWDF sont diverses, mais elles sont toutes des organisations féminines et féministes africaines dans lesquelles l’AWDF a investi au cours des deux dernières décennies. L’AWDF a financé ces organisations partenaires bénéficiaires, non seulement pour alimenter leurs programmes et leur militantisme, mais aussi pour renforcer leurs institutions. L’AWDF a offert un accompagnement intensif aux responsables, aux gestionnaires et aux membres du conseil d’administration. Nous ne nous préoccupions pas tant de savoir si les organisations que nous financions étaient dirigées par des femmes, tant que les programmes spécifiques étaient gérés par une femme. Au cours de notre cheminement, nous avons apporté les modifications nécessaires pour que les femmes et les personnes issues de la diversité de genre se chargent de la gestion des fonds ; uniquement pour les organisations dirigées par des femmes. Désormais, nous veillons à ce que les organisations que nous finançons soient dirigées par des femmes au poste de directrices exécutives ou des personnes non binaires présidant le conseil d’administration avec au moins 70 % des membres de l’équipe exécutive et du conseil d’administration sont des femmes ou des personnes non binaires.

“L’AWDF a été phénoménal. De nombreuses petites ONG ne sont pas en mesure d’obtenir un financement. L’AWDF a toujours été le point de départ de la plupart de ces petites ONG. À vos débuts, l’AWDF vous apporte le soutien dont vous avez besoin — avec l’accompagnement technique afin que vous soyez en mesure de mobiliser d’autres sources de financement et de renforcer vos capacités. Elles ont été très utiles et continuent de l’être, en particulier pour les nouvelles organisations qui essaient encore de trouver leurs marques. L’AWDF a toujours été là pour apporter son soutien depuis le début.” - Deborah Tayo Akakpo, Centre pour le genre, Ghana

Le changement en un clin d’œil




Au fil des ans, nous avons vu nos partenaires subventionnés accomplir un travail remarquable dans tous les domaines. Elles ont pu repousser les limites, façonner et modifier les politiques, remettre en question les attitudes et les pratiques et construire des mouvements. Elles se sont solidifié et ont développé leurs organisations, créant ainsi des références pour des décisions progressistes et faisant progresser les mécanismes de responsabilité. Elles ont milité en faveur de la représentation, de la participation et du leadership des femmes; elles ont défendu le droit des femmes à disposer de leurs corps et leurs vies, à l’abri de la violence, de la discrimination, et de la coercition. Elles se sont organisées pour que les femmes aient accès aux ressources et les contrôlent ; et elles ont remis en question les systèmes oppressifs. Prouvant ainsi que c’est la force collective de plusieurs personnes qui, ébréchant la montagne une pierre à la fois, peut la faire s’écrouler.

« J’ai dormi ce jour-là, très heureuse. Les gens sauront à ce jour que les maris n’ont pas le droit de faire ce qu’ils veulent avec leurs femmes, et que les lois sur la violence s’appliquent à tout le monde. » Il s’agit de Gladys Mbuyah, de (FIDA Cameroun), qui parle d’une femme qui s’est adressée à FIDA pour poursuivre son mari pour violences conjugales. Il a rapidement compris qu’il allait avoir des problèmes.

« La relation entre le Groupe d’Appui aux Initiatives féminines pour un Développement Intégré et Durable (GAIFEDID) et l’AWDF, ressemble à un arbre dont l’AWDF est la racine, le GAIFEDID le tronc, les femmes que nous soutenons les branches et les changements positifs au niveau de ces femmes, les fruits. Prenons le cas des professionnelles du sexe suivis par GAIFEDID, qui grâce au financement de l’AWDF, ont pu mener des actions d’intervention devant plus de vingt députés à l’Assemblée nationale du Bénin. Évènement sans précédent au Bénin ». — Pauline Houdagba, GAIFEDID, Bénin

Women in Law and Development in Africa (WILDAF) a plaidé pour que le protocole de Maputo de l’Union africaine reflète les préoccupations des femmes africaines et a soutenu sa ratification dans 14 pays d’Afrique de l’Ouest. Elles ont favorisé un changement systémique qui a permis à plus de 12 000 agricultrices d’accéder à la terre et à d’autres ressources, et ont mobilisé plus de 500 leaders traditionnels pour que ces personnes œuvrent en faveur des droits des femmes, en particulier pour faire évoluer les normes et les politiques relatives au mariage des enfants au Togo, au Bénin et au Mali.

« Les fonds de l’AWDF en 2017 nous ont donné la confiance nécessaire pour poursuivre, approfondir et renforcer notre campagne, et former et requalifier nos bénévoles. L’AWDF a été un donateur extraordinairement sympathique — nous permettant de renforcer nos idéaux et notre idéologie féministe, ce qui a eu un impact énorme sur notre militantisme et notre leadership. Grâce à son soutien, nous avons pu faire preuve d’autoréflexion et d’autocritique. C’est très rare de la part d’un donateur et nous apprécions énormément cela ». — Rape Crisis Cape Town Trust

Women and Land in Zimbabwe a réussi à convaincre le Bureau à interdire les activités minières qui provoquaient la pollution des cours d’eau et la contamination des sources d’eau, ce qui avait un impact sur les récoltes, le bétail et la santé. En outre, les investisseurs chinois et russes qui exploitaient des mines sur des terres allouées à l’agriculture ont été immédiatement suspendus.

Le travail de l’organisation Integrated Disabled Women Activities (IDIWA) en Ouganda a abouti à l’amélioration de l’accès, du contrôle et la titularisation de la propriété pour les femmes et les jeunes filles vivant avec un handicap. Des lois au niveau des districts sur la promotion de l’emploi et des droits économiques des personnes handicapées ont été élaborées au travers des consultations avec des femmes et des filles vivant avec un handicap dans deux districts en Ouganda. La loi préconise la protection, l’élimination de la discrimination et à l’égalité des droits pour les femmes et les filles vivant avec un handicap sur le marché du travail.

L’apprentissage au gré de la croissance




Cela fait maintenant deux décennies que nous travaillons dans le secteur de la philanthropie, et nous ne cessons d’apprendre. Nous avons compris, une fois de plus, que seuls, nous pouvons aller rapidement, mais ce n’est qu’ensemble que nous pouvons aller plus loin. Cela entraîne son lot de difficultés, mais le jeu en vaut la chandelle. Nous avons accepté nos erreurs et les changements majeurs qui ont modifié notre travail, en les utilisant comme des moments de pause, d’introspection, pour en tirer des leçons et évoluer.

Le changement nécessite du temps, particulièrement le type de changement systémique et radical que nous sollicitons. Cela nécessite un réel investissement de ressources, une profonde volonté d’engagement, l’utilisation de différentes approches sous différents angles. Les ressources et le soutien nécessaires ne sont pas seulement financiers, techniques et humains, mais aussi émotionnels. Nous avons appris à planifier, tout en étant capables de nous adapter aux circonstances imprévues, aux pandémies, aux besoins émergents et aux leçons que nous retenons en cours de route. Nous savons que nos processus de financement doivent être flexibles, réactifs et adaptés aux besoins réels à tout moment, y compris dans les situations d’urgence. Plus important encore, nous ne pouvons pas réaliser ce travail sans mettre l’accent sur les personnes dont la vie est la plus affectée par le changement que nous sollicitons, et sans construire et renforcer les mécanismes qui nous soutiennent.

Notre stratégie audacieuse et en constante évolution est guidée par nos partenaires bénéficiaires de subventions ainsi que nos pairs sur le continent et dans le monde entier. Nous sommes là pour soutenir et appuyer le travail des mouvements féministes et des organisations de défense des droits des femmes, cela implique que nous devons d’abord comprendre les mécanismes qui leurs sont adéquats.

De quel type de soutien ont-ils besoin pour mener des actions de changement ? Qu’est-ce qui puissent renforcer ces actions ? Qu’est-ce qui leurs permettrait de s’adapter aux conditions changeantes, de survivre et de surmonter les tempêtes, et d’en ressortir plus fortifiées ? Nous prenons le temps de les écouter et d’orienter nos approches en fonction de ce que les mouvements féministes et des organisations de défense des droits des femmes nous disent.

Outre le Financement




Lorsque nous avons commencé, nous savions que les organisations féministes et les organisations de défense des droits des femmes africaines avaient besoin de ressources financières pour la mise en œuvre de leurs programmes., Mais il n’a pas fallu longtemps pour qu’elles nous fassent comprendre que l’argent seul ne suffisait pas. Elles avaient aussi besoin de mentors et de coaches, de réseaux, de connaissances, d’outils et de plateformes de communication. Elles avaient besoin de se réunir et de s’appuyer les unes sur les autres pour renforcer leurs capacités et assurer leur propre soutenabilité, ainsi que d’assurer la pérennisation des changements qu’elles cherchaient à apporter. Nous avons donc co- créé le programme de renforcement des capacités en 2007 avec la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique. Vingt ans plus tard, nous racontons l’histoire de notre contribution au renforcement du leadership des féministes africaines, en mettant l’accent sur le changement au niveau individuel et au sein des organisations.

Guidé par des facilitatrices féministes, le portfolio de renforcement des capacités de l’AWDF continue d’affiner et d’enrichir les perspectives des leaders féministes et des organisations de défense des droits des femmes. Ce programme leur fournit les outils et les réseaux dont elles ont besoin pour faire progresser le leadership et la gouvernance transformatrice, la gestion financière, le suivi, l’évaluation et l’apprentissage, la mobilisation des ressources, la structure et la culture organisationnelles, les ressources humaines, la communication et les techniques de plaidoyer efficace.

Dans le cadre de nos efforts visant à créer des outils de renforcement des capacités et à développer la base de connaissances des mouvements féministes et de défense des droits des femmes, nous avons élaboré diverses panoplies d’outils. Il s’agit notamment de l’outil de développement organisationnel féministe et de la collection d’histoires de changement inspirée par les actions des partenaires dans le livret Éclosion du leadership au féminin. Ces outils ont continué à inspirer le développement institutionnel basé sur la pratique en présentant des moments de réflexion, de changement et de croissance pour les institutions et les leaders individuels dans des domaines clés tels que la communication, la planification et la gestion stratégiques, la gestion financière et la mobilisation des ressources, afin d’inspirer d’autres leaders féministes travaillant dans des contextes similaires.

Nous sommes fières de constater que le programme de renforcement des capacités a donné naissance à plusieurs initiatives, dont l’une des plus déterminantes est « l’initiative sur le leadership et la gouvernance féministes lancée en 2014. Les coaches féministes africaines Hope Chigudu, Yene Assegid, Paula Fray et Christine Guchu-Katee ont poursuivi leur travail avec des cohortes de leaders féministes et de défense des droits des femmes, ainsi qu’avec les organisations et les collectifs qu’elles dirigent, afin de favoriser le développement du leadership personnel dans le but de renforcer les systèmes. Chaque organisation ciblée reçoit une subvention pour le renforcement de ses capacités afin de répondre aux besoins qu’elle a elle-même identifiés et de mettre en œuvre les stratégies de changement qu’elle a définies conjointement avec ses coaches à travers la réflexion autour des cultures organisationnelles, la révision des politiques existantes et la création de réseaux de soutien. Nous sommes conscientes des évolutions du travail du programme de renforcement des capacités et nous nous souvenons des paroles de la féministe africaine Sandra Zenda de l’Institute for Young Women’s Development, Zimbabwe : « le renforcement des capacités ne consiste pas seulement à enseigner à quelqu’un comment faire quelque chose, mais aussi à lui apprendre comment concevoir la chose, comment visualiser et comment analyser pour créer le changement. » Nous préservons ces leçons avec optimisme, désireuses de transformer le programme de renforcement des capacités de l’AWDF pour centrer la capacité d’agir et la résilience des partenaires subventionnés, des mouvements féministes et des organisations de défense des droits des femmes.

Des organisations dotées d’une âme




Toute personne faisant partie d’un mouvement féministe sait bien que le mouvement ne sera pas viable s’il est dépourvu de gaieté. Nos mouvements doivent faire place au plaisir, aux fous rires et la solidarité. Bâtir des organisations ayant une âme, comme le dit Hope Chigudu. Au fil des ans, à l’écoute de nos partenaires subventionnés, en constatant l’impact du travail sur notre équipe, sur nos corps, en ressentant l’anxiété dans nos communautés, à travers le monde, notre travail s’est de plus en plus concentré sur le bien-être et centraliser sur les personnes qui permettent aux mouvements d’exister.

Nous détaillons ce parcours dans cette collection sur ce que le bien-être représente pour nous. Cela met en lumière la retraite « Flourish » inaugurée en 2018 sous l’égide de l’AWDF et les extraits sur l’encadrement axé sur le bien-être pour les organisations féministes et pour les féministes individuelles par Theo Sowa — ancienne directrice générale de l’AWDF, Ghana ; Mpumi Mathabela — Campagne One in Nine, Afrique du Sud et Cynthia Moses - Box Girls, Kenya.

En 2018, nous avons inauguré la retraite « Flourish ». une initiative axée sur la beauté et la relaxation, où les féministes africaines et les militantes des droits des femmes se réunissent et participent à des sessions sur les chakras, les rituels lunaires, les huiles essentielles et l’aromathérapie, l’exercice, les pratiques respiratoires, la tenue d’un journal, le yoga, la construction d’autels et les consultations individuelles et de groupe.

« Le peu de temps que j’ai passé à la retraite m’a enseigné des leçons qui dureront toute une vie : le bonheur et la prise en charge de soi se trouvent aussi dans les petites choses et les petites actions, et je n’ai pas besoin d’attendre d’avoir assez d’argent, assez de temps ou le bon moment pour prendre soin de moi. Cela faisait des années que je me surmenais, que je ne me reposais pas, que je faisais passer tout et tout le monde avant moi, et que je me sentais coupable de vouloir me reposer, de vouloir lâcher prise. La retraite a confirmé que prendre soin de soi est un acte politique... Cela m’a aidé à réfléchir aux moyens d’intégrer ce que j’ai appris dans notre travail et de le partager avec mon équipe afin de renforcer la culture organisationnelle de la famille et de l’amour. » — Mpumi Mathabela, campagne « One in Nine », Afrique du Sud.

Suite à l’une de nos séances de formation sur les soins personnels, conduite par Hope Chigudu, Box Girls Kenya a créé un Département du Bonheur, avec une Responsable du Bonheur recrutée uniquement pour s’occuper du bien- être du personnel, grâce à un financement de l’AWDF. Le monde ne serait-il pas bien meilleur si l’on investissait davantage dans notre bien- être, individuel et collectif ?

Voici un extrait de l’ Audio sur le département du Bonheur

« N’oubliez pas que le travail n’est pas le monde. Oui, nous voulons changer le monde en tant que féministes, mais nous avons un plus grand monde à changer. Le travail ne représente pas tout. Mais si nous voulons vraiment changer le monde par notre travail, nous devons prendre soin de nous-mêmes et participer au bien-être collectif de nos mouvements. Et cela signifie, du temps avec la famille, du temps avec les ami.e.s. Du temps pour penser et pas seulement pour agir. Nous sommes tentés d’essayer d’arranger les choses pour tout le monde sauf pour nous-mêmes, et cela ne marche pas » — Theo Sowa, ancienne directrice générale de l’AWDF, Ghana

La Charte des principes féministes pour les féministes africaines




Depuis le début, il était évident que nous voulions soutenir les activistes, les organisations féministes et de défense des droits des femmes, ainsi que les idées féministes. Nous nous sommes donc réunies, nous avons organisé des ateliers et des forums, nous avons débattu, nous avons interrogé nos propres croyances, prérogatives, identités et aspirations. Ensemble, nous avons travaillé pour contribuer aux réflexions et à la communion féministe africaine qui nous définissent, en tant que collectif.

Après quelques tentatives, l’AWDF a finalement organisé le premier Forum féministe africain à Accra en 2006 — un événement capital qui a rassemblé plus de 100 féministes africaines pour réfléchir attentivement et discuté ouvertement et honnêtement de l’état du mouvement des femmes. Les conversations et les délibérations du Forum ont donné naissance à plusieurs forums féministes nationaux et à la Charte féministe africaine — un outil crucial qui définit les valeurs collectives que nous défendons dans notre travail et dans nos vies en tant que féministes africaines.

Seize années plus tard, les forums féministes africains continuent de se réunir dans de nombreux pays, offrant aux féministes africaines un espace de recueillement et d’introspection, de remise en question, d’affirmation, d’analyse et de stratégie collective sur les moyens de démanteler au mieux les systèmes patriarcaux oppressifs. Ce périple n’est pas linéaire, car souvent, il faut remonter au début. Comment pouvons-nous faire mieux ? Que devons-nous changer ? Quels sont nos principes et comment pouvons-nous nous y tenir ? Comment assurer la paix et la sécurité au sein de ses mouvements ? Comment nous assurer que nous sommes inclusives ? Il faut reconnaître que l’une des choses les plus importantes du Forum Féministe Africain a été la Charte des principes féministes pour les féministes africaines. Maintenant, nous pouvons inviter les personnes à lire et à signer la Charte. Après avoir signé la Charte, nous leur souhaitons la bienvenue dans les mouvements.

Nous nous définissons et nous nous appelons publiquement « féministes » parce que nous sommes fières de notre identité et de notre politique féministe. Nous reconnaissons que la lutte pour les droits des femmes est un acte politique et que cette identification l’est aussi. Le choix de l’appellation « féministe » nous place dans une position idéologique claire. En nous appelant « féministes », nous politisons la lutte pour les droits des femmes, nous remettons en question la légitimité des structures qui maintiennent les femmes dans la soumission et nous développons des outils pour une analyse et des actions transformatrices. En tant que féministes africaines, nous avons diverses identités. Nous sommes des femmes africaines — nous vivons ici en Afrique et même lorsque nous vivons ailleurs, le statut et la vie des femmes africaines du continent nous préoccupent toujours. Notre identité féministe ne s’accompagne pas de « Si », pas de « Mais » ou de « Cependant ». Nous sommes féministes, point.

Le diable est un menteur




Selon les mots de cette consœur anonyme...

Lors d’une réunion, nous parlions d’un sujet comme le droit à l’avortement et, de manière tout à fait inattendue, nous avions invité des femmes chrétiennes fondamentalistes à cette réunion. Elles ont commencé à parler de feu et d’enfer, « le diable est un menteur ! » a crié l’une d’entre elles. Nous étions si choquées. Nous nous sommes alors questionnées sur le type de personnes que nous avions invité dans cet espace. Ce n’est pas la première fois qu’une telle chose se produise et ce n’était pas la dernière fois. Lors d’une autre réunion, une femme s’est plainte du fait que « les lesbiennes prennent toutes les ressources. »Il existe une grande diversité au sein des mouvements de femmes africaines. Et c’est là que la Charte entre en jeu. Que dit la Charte à propos de l’intersectionnalité ? Que dit-elle sur la responsabilité mutuelle ? Qui sommes-nous ? Au fil des ans, c’est ce que nous avons dû nous rappeler. Nous avons trébuché et nous trébucherons encore. Mais l’avenir dépend de notre capacité à nous rappeler de nos principales valeurs féministes.

La croissance peut être une chose effrayante. Lorsque nous avons pu à obtenir des sources de flux de financement plus importants, plus de financements bilatéraux et multilatéraux, un changement s’est opéré par rapport à nos responsabilités, car nous nous sommes davantage orientés vers nos bailleurs de fonds que vers nos organisations. Les procédures d’octroi de subventions sont devenues plus strictes, ce qui signifie que les petites organisations que nous avions l’intention de financer ne pouvaient pas avoir accès à nos services parce qu’elles ne répondaient pas à nos critères.

Nous savions qu’il était important de prendre le temps de réfléchir et d’écouter, et nous nous sommes efforcés de remédier à cette situation. Ces dernières années, nous avons lancé plusieurs appels à propositions ciblant spécifiquement les organisations à budget réduit ou moyen, ou les organisations de pays et de régions sous-financés. Une fois, notre équipe dirigeante a décliné l’offre d’un donateur bilatéral de fournir un financement important à l’AWDF, parce que les restrictions et les conditions de la subvention auraient été préjudiciables à nos organisations partenaires. Notre cadre stratégique 2023-2033 est délibérément conçu pour combler ces lacunes et veiller à ce que nos principes féministes soient pleinement intégrés dans tous nos processus.

La sororité, une priorité




C’est tellement vivifiant. En plus de 20 ans, je ne me suis jamais ennuyée. Il y a un dynamisme qui vient du fait de travailler avec une organisation de défense des droits des femmes déterminées comme l’AWDF, qui collabore avec d’autres, toutes aussi déterminées.

Je me souviens que j’étais à Kampala pour une réunion et que sur place se trouvait la responsable de l’une des organisations partenaires subventionnées de l’AWDF. C’était la première fois que je les rencontrais en personne. Elle répétait : « J’ai du mal à croire que vous ayez eu assez confiance en nous pour octroyer autant d’argent à notre si petite organisation. »

Nous avons d’autres bailleurs de fonds. Nous savons comment cela fonctionne. Mais, notre relation avec l’AWDF est différente. C’est une longue et solide amitié qui s’est épanouie au fil des ans dans l’amour, la solidarité et la sororité. Ce qui l’est encore plus, c’est la joie de savoir que nous pouvons toujours compter les unes sur les autres en tant qu’amies, partenaires et sœurs dans ce parcours révolutionnaire.

Nous avons appris les unes des autres, ce qu’est la solidarité. Ce que cela signifie d’être la gardienne de votre sœur — lorsque cela est nécessaire.

L’AWDF est comparable à une famille. Je ne saurais vous décrire cela autrement. Tel un milieu familial, vous êtes accueillis avec toutes les composantes de votre être.

Ce qu’on ressent, c’est de la sororité. Elles croient en nous. Un peu comme une bonne amie qui est toujours de votre côté. Elle est présente lorsque vous avez besoin d’elle. Quand une personne a des difficultés, nous nous rassemblons. Même si nous ne sommes pas d’accord sur certaines choses, nous nous unissons. C’est ça, l’AWDF.

Vous trouvez étrange que je dise toujours « nous », des années après la fin de notre subvention ? Certaines d’entre nous n’ont jamais vraiment travaillé avec l’AWDF. Mais c’est ce que nous ressentons.

Ici, la sororité est la priorité

La gouvernance en tant que geste d’amour




L’AWDF ne serait pas là où elle est aujourd’hui sans l’amour, le travail et le leadership des féministes africaines qui ont construit et reconstruisent nos structures de gouvernance. Depuis la toute première réunion de notre conseil d’administration en 2001, de merveilleuses féministes africaines, sur le continent et dans la diaspora, ont collectivement piloté la croissance de l’AWDF, en fournissant des conseils stratégiques et en approfondissant nos liens avec les mouvements féministes et les bailleurs de fonds. Nous sommes extrêmement redevables à toutes les femmes et féministes qui ont rejoint notre conseil d’administration au cours des deux dernières décennies, et nous leurs sommes reconnaissantes pour leur engagement.

L’AWDF a été guidée dans l’exploration de plusieurs approches de gouvernance, y compris l’enregistrement légal aux États-Unis ajouté à celui du Ghana. Au cours des premières années, des amies de l’AWDF aux États-Unis ont enregistré l’AWDF-USA en tant que 501 (c) (3) afin d’accroître la visibilité et le soutien financier de l’AWDF aux États-Unis, dont le siège se trouve à Accra. De même, en 2011, l’AWDF a été enregistrée en vertu de la section 21A de la loi sud-africaine sur les sociétés (Companies Act), dans le but de collecter des fonds pour l’octroi de subventions dans la région de l’Afrique australe. Au fil du temps, notre entité basée au Ghana est devenue suffisamment solide pour assumer toutes les responsabilités, en s’enregistrant directement en tant que 501 (c) (3) aux États-Unis et en gérant toutes nos activités continentales à partir d’Accra. Ces processus ont offert des possibilités d’apprentissage et de croissance dont nous continuons de bénéficier à l’avenir.

Sankofa




Nous croyons énormément au Sankofa — c’est- à-dire à la conviction qu’il faut regarder en arrière pour aller de l’avant. Nous devons apprendre de nos faux pas pour qu’ensemble nous puissions aller plus loin. Pour continuer à avancer, nous devons également nous tourner vers l’avenir et être capables d’anticiper. En 2016, l’AWDF a entamé un processus de planification stratégique inspiré par la nécessité d’investir dans la construction d’un avenir féministe ; en réfléchissant à ce qui peut arriver, et en prévoyant des scénarios afin d’être parés à toute éventualité. Ce processus a donné naissance à « Façonner l’avenir de l’Afrique », le plan stratégique 2017-2021 de l’AWDF, qui oriente nos interventions sur l’efficacité de l’utilisation des ressources, nos capacités et nos aspirations sur la base des recherches et des analyses de tendances futuristes qui projettent le contexte à suivre pour les femmes, les filles et les personnes de genre divers en Afrique.

Notre stratégie 2023-2033 offre un plan à long terme et se focalise sur le soutien holistique aux mouvements féministes et de défense des droits des femmes africaines de manière à répondre à l’évolution de leurs besoins et à leur permettre de mener le travail de transformation nécessaire ; en investissant dans leur capacité d’agir et leur résilience, et pas seulement dans leurs programmes et leurs activités. Nous nous engageons a également à amplifier les voix des femmes africaines et des féministes, ainsi que leurs connaissances, et à promouvoir un écosystème philanthropique et de développement plus favorable à la promotion des genres en Afrique et d’ailleurs.

En 2013, l’AWDF a créé le portfolio de gestion des connaissances afin de rassembler des plateformes, innover des outils et préserver les récits féministes africains par le biais de la recherche, l’échange de connaissances et les archives. Les récits des femmes africaines ont été diffusés jusqu’aux bureaux de conseils d’administration des bailleurs de fonds, à la une des médias et dans les débats politiques, mais rarement par les femmes elles-mêmes. Comment pourrions-nous aller de l’avant si notre passé et notre présent étaient systématiquement effacés ? Ce travail a nécessité des recherches et une transformation des politiques de recherche traditionnelles et souvent orientées vers l’Occident. Nous avons appris en cours de route que les données dont nous avons besoin ne sont pas celles dont nous disposons. Les mouvements ont besoin de voix, de plateformes, de connexions, de communication et de visibilité. Parce qu’il faut des connaissances, nous nous sommes mises au travail.

L’AWDF dirigeait déjà AfriRepet le Sauti Centre, des plateformes physiques et virtuelles d’échange de connaissances visant à collecter, préserver et connecter les mouvements féministes et le public à la recherche et aux autres formes de connaissances créées par les féministes africaines et les organisations de défense des droits des femmes. Avec notre site web et d’autres chaînes de réseaux sociaux, ces plateformes prospèrent, contestant la notion et la pratique qui perçoivent les femmes africaines comme des utilisatrices et non des créatrices de connaissances — des notions d’exclusion qui ne tiennent pas compte des voix et des récits des femmes africaines.

Nous sommes fières d’avoir documenté les récits personnels des militantes féministes et des défenseures des droits des femmes dans Voice Power and Soul (79 féministes africaines décrivant leur identité et leur engagement en tant que féministes) au début des années 2000, dans le but de rendre visible et de centrer les identités des féministes africaines. Cela a progressé vers la production des vidéos « Know Your African Feminists » (découvrez vos féministes africaines) avec AAF (le Forum Féministe Africain). Plus récemment, ces efforts ont débouché sur des recherches novatrices, dont un guide d’introduction pour les organisations des femmes africaines, coproduit par Raising Voices et l’AWDF qui définit la politique, le langage et l’analyse de la violence contre les femmes, et l’étude intitulée « Les femmes face aux maladies non transmissibles en Afrique » popularisant ainsi les perspectives féministes africaines sur les questions urgentes en matière de développement.

Les ateliers d’écrivaines africaines lancés en 2014 ont permis de créer un réseau d’écrivaines 37 / africaines et de voix d’autorité dans les espaces publics afin de pouvoir fournir des récits féministes sur la féminité et les mouvements de défense des droits des femmes. À l’issue de ces ateliers, les participantes ont décroché des contrats d’édition, écrit des articles sur le changement social et le féminisme publiés dans des médias continentaux et internationaux, et se sont exprimées sur des plateformes mondiales telles que TED Global. En plus de contribuer à la remise en cause de l’effacement institutionnalisé, nous utilisons ces espaces pour rendre visible et articuler le savoir-faire, les expériences vécues et les processus de pensée des femmes africaines, toujours en lien avec les plates-formes politiques, de plaidoyer et de recherche, les réseaux et les communautés de bailleurs de fonds.

Enraciner les partenariats




Cette action a toujours porté sur les partenariats et la création d’opportunités de financement diverses et étendues pour les mouvements et organisations dirigées par des femmes africaines. Nous avons concludes partenariats avec d’autres initiatives philanthropiques basées en Afrique, des fonds féministes, des fonds du Sud et des organisations internationales, et l’AWDF continue d’agir comme membre fondateur, conseiller, partenaire, participant actif pour représenter les aspirations des femmes africaines et des organisations féministes dans le secteur philanthropique. Il s’agit notamment de Prospera le réseau international des fonds de femmes auquel nous participons activement depuis le début des années 2000, du Réseau africain de Philanthropie que nous avons cofondé en 2009 avec nos partenaires Trust Africa et Kenya Community Development Foundation, du fonds collaboratif féministe du Sud — Sud aux Rênes du Leadership qui a été lancé en 2016 et du Fonds pour l’égalité, officiellement lancé en 2019.
Nous vous invitons à en savoir plus sur ces partenariats en cliquant sur ce lien.

L’AWDF a participé activement à la création de Prospera, le réseau international des fonds de femmes, au début des années 2000, alors même que nous commencions à définir à quoi ressemblerait l’AWDF. En 2003, nous avons accueilli la conférence annuelle de Prospera, à laquelle ont participé 25 fonds de femmes du monde entier. Nous demeurons un membre actif de Prospera s’efforçant à transformer le paysage du financement pour les filles, les femmes, les personnes de genre divers et leurs communautés. Le réseau constitue une plaque tournante mondiale de solidarité, d’échanges et d’influence collective pour les différents fonds de défense des droits des femmes dans le monde.

En juillet 2009, nous avons cofondé l’African Grantmakers Network, aux côtés de nos partenaires Trust Africa et Kenya Community Development Foundation. C’est l’aboutissement d’années de conversations, de délibérations et de réunions. Ce réseau est devenu par la suite le Réseau africain de Philanthropieun réseau continental d’organisations et d’individus d’Afrique et de la diaspora qui s’engagent dans la philanthropie tout en définissent l’orientation, en déterminant la manière dont les ressources sont mobilisées et dépensées. Le réseau s’efforce de gérer les dynamiques de pouvoir, de placer le genre, la race et la classe sociale au premier plan des conversations et des décisions relatives aux dons, et d’encourager et de centrer l’empathie et la solidarité.

Nos efforts pour centrer les fonds féministes du Sud ont été récompensés de plusieurs belles manières. Nous sommes fières de faire partie du Sud aux Rênes du Leadership,(LFS), un partenariat fondé sur une croyance fondamentale du pouvoir et de la capacité des fonds de femmes du Sud. Lancé en décembre 2016, le LFS est un partenariat entre quatre fonds de femmes du Sud — AWDF en Afrique, Fondo Mujeres del Sur en Amérique latine, Women’s Fund Asia, et l’International Indigenous Women’s Forum — AYNI Fund. L’initiative est initialement axée sur le plaidoyer féministe et financée par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas, le partenariat s’est récemment étendu à d’autres approches, notamment au financement de base et à la prise en charge collective. « Sud aux Rênes du Leadership » démontre le rôle essentiel et l’expertise des fonds féministes du Sud dans la fourniture aux organisations et mouvements féministes et de défense des droits des femmes ainsi que le renforcement des réseaux féministes pour prospérer au niveau transnational.

Aux côtés de Match International et d’autres organisations, l’AWDF a été un partenaire essentiel dans les efforts de vision et de militantisme qui ont conduit à la création du Fonds pour l’égalité, officiellement lancé en juin 2019. Le Fonds pour l’égalité est un organisme d’octroi de subventions dirigé par des féministes qui s’appuie sur son modèle de financement unique — qui associe l’investissement dans la perspective du genre, le financement public et la philanthropie multisectorielle — pour débloquer des ressources financières en faveur des mouvements féministes dans le monde entier. Lancé avec un financement de 300 millions de dollars canadiens du gouvernement du Canada, le Fonds pour l’égalité a déjà mobilisé 100 millions de dollars canadiens supplémentaires. L’AWDF s’associe au Fonds pour l’égalité de diverses manières, notamment en dirigeant l’octroi des subventions féministes du Fonds en Afrique.

Les artistes en tant que philanthropes
Et, nous ne saurions oublier la fois où nous avons produit un album ! L’album Sheroes comprenait des artistes de 17 pays, dont Angelique Kidjo, Yvonne Chaka Chaka, Oumou Sangare, Nneka, Wiyaala et Sia Tolno, pour n’en citer que quelques-unes, qui ont toutes renoncé à leurs droits d’auteures pour que l’intégralité des recettes puisse être affectée au fonctionnement de l’AWDF. C’était la première fois que nous mettions l’accent sur les femmes artistes africaines en tant que philanthropes et cela pourrait bien être notre initiative de collecte de fonds indépendante la plus réussie. C’était convivial !

Tante Joana




Le 5 novembre 2016, Joana Foster, notre co- fondatrice et sœur est décédée à l’âge de 70 ans. Son esprit vit, son courage et son amour féroce pour les femmes africaines nous guident toujours. En son honneur, l’AWDF a créé la bourse commémorative Joana Foster et a accordé des bourses d’un montant total de 55 000 dollars US.

Nous avons rassemblé ici ce que l’équipe de l’AWDF, les partenaires et les amies se souviennent de Joana et de ce qu’ils disent à son sujet

Tout en elle était positif — voilà pourquoi j’étais attiré par elle — ses vibrations positives. Tu la regardes et tu te dis : « je veux être son amie »./i>

Elle était sensible, elle comprenait la circonstance et s’assurait de la traiter avec soin.

J’adorai son sourire.

Elle était dévouée à son travail, mais en même temps, elle était détendue.

Joana était élégante.

Une petite femme au grand cœur, toujours prête à partager ses connaissances et ses dons.

Je me souviens encore très bien du premier jour où j’ai rencontré Tante Joana, il y a environ 21 ans. Je me souviens de la classe et de la beauté des vêtements qu’elle portait ce jour-là, de son élégance et de son sourire captivant, lorsqu’elle est entrée dans la salle de conférence. Nous sommes immédiatement devenues amies. Elle m’a prise sous ses ailes et m’a nourrie et encadrée jusqu’au dernier jour où je l’ai vue.

“Auntie J was a pioneer and trailblazer.”

J’ai beaucoup appris de Tante Joana. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble à voyager, à assister à des réunions et à planifier l’AWDF. Elle était toujours pleine d’enthousiasme, de joie et d’énergie. Elle aimait cuisiner, jardiner et danser, et elle appréciait le bon vin et le thé. C’était une femme très élégante qui était très fière de son apparence. Elle était aussi une mangeuse très saine. « Je serai là pour ma propre veillée funèbre. Personne ne va s’amuser autant que moi », a-t-elle déclaré. C’était du Joana tout craché. Chaleureuse, drôle, intelligente, aimante, généreuse, optimiste.

Elle donnait toujours quelque chose à quelqu’un.

Une femme absolument extraordinaire, elle voulait faire dix choses à la fois et était déterminée à toutes les réaliser.

Sans elle, sans ses sacrifices et son engagement, l’AWDF ne serait pas ce qu’elle est devenue aujourd’hui

Elle était passionnée, engagée, pleine de vie.

Elle avait un esprit joyeux.

Une amie et un mentor inoubliable.

L’aventure se poursuit




C’était magnifique, n’est-ce pas ? Nous étions là pour nos sœurs et elles étaient là pour nous. C’était des femmes africaines finançant des femmes africaines. Nous sommes les femmes africaines.

Nous.
Elle a dit du début du voyage que l’amitié est définie dans le sens où vos amies sont celles avec qui vous partagez des idées. Au départ, l’AWDF était juste une idée dont des amies ont discuté autour d’une collation. Il y a eu tellement de conversations. Tant de débats. C’était vraiment inspirant.

Nous.
Mais, je ne veux pas que notre histoire se termine là où elle a commencé. Nous avons acquis un succès au fil des ans et il arrive un moment où l’on devient victime de son propre succès. Nous sommes devenues si crédibles que les gens viennent toquer à la porte. Si nous n’y prenons garde, nous risquons de finir par ressembler à une version africaine des mêmes organisations que nous avons critiquées à nos débuts, celles- là mêmes que nous avions remises en causes à nos débuts ; ce qui nous ramènerait à notre point de départ.
Ça me fait peur. J’aime tellement l’AWDF que j’appréhende.

Nous.
Pour moi, la meilleure chose que l’AWDF ait faite est de nous forcer à nous positionner comme des féministes africaines et j’appréhende que cet objectif soit perdu de vue. C’est un danger qui existe. Notre force repose sur nos principes féministes et nous ne pouvons pas perdre cela de vue.

Nous.
C’est une grande responsabilité de travailler avec l’AWDF. C’est un honneur. J’en suis à bout de forces. Cependant je ne doute jamais de notre impact et de notre vision.

Nous.
Vingt-deux années plus tard, l’AWDF continue d’opérer une transformation féministe dans le discours sur ce qui est la nature du financement, par qui, où, quand et combien, en y apportant sa touche féministe.

Nous.
Vous savez, l’AWDF nous a fait confiance. Elles nous ont fait confiance. Je n’arrive pas à croire qu’elles nous aient fait confiance. Nous faisons confiance aux femmes africaines. Nous savons qu’elles sont capables de réaliser le travail. Nous l’avons toujours su. Tel était le projet pour financer ce que nous avons toujours su être la voie à suivre.

Nous.
Il est salutaire d’être courageux. Lorsque nous sommes courageuses, lorsque nous prenons des risques, lorsque nous allons à l’encontre des attentes des gens, c’est là que nous sommes épanouies, que nous pouvons changer les choses, que nous sommes nourries.

Nous.
Nous devons non seulement investir dans les ressources de nos mouvements, mais aussi les nourrir et les entretenir.

Nous.
Il y a tant de choses à faire. Il y a encore tant à faire, et nous le ferons ensemble. Comme nous l’avons toujours fait, ensemble.

Nous.

Remerciements


Ce récit contient les mots des co-fondatrices de l’AWDF, des membres de l’équipe, des membres du Conseil d’Administration, des partenaires, des amis et des bénéficiaires de subventions, recueillis et tissés ensemble, complétés et organisés par les conteuses féministes africaines — Agazit Abate et Nebila Abdulmelik. Certaines sont des citations directes, d’autres sont paraphrasées afin de créer une communauté de voix. Ensemble, elles sont les autrices de ce récit. Vous trouverez la liste des noms de toutes les personnes interviewées ci-dessous. Nous nous sommes entretenues directement avec certaines d’entre elles, nous avons lu les réponses aux questions que nous avions envoyées à d’autres. Nous avons également lu des messages, des articles, des documents, des rapports et des extraits de livres écrits par et sur l’AWDF. Nous avons parcouru les archives de l’AWDF — y compris les images de ce parcours.

Ce projet de documentation a été réalisé par les conteuses féministes africaines Agazit Abate et Nebila Abdulmelik, avec les conseils de Dinnah Nabwire (Spécialiste de Programme de Connaissances et Voix féministes), Malaika Naa Lamley Aryee-Boi (Assistante de la connaissance et de la voix), et Françoise Moudouthe (directrice générale) de l’équipe de l’AWDF. Naadira Patela réalisé le design et les illustrations, assistée de Kirsty deKock. La page web a été développée par Kihingu Inc. Le contenu audio a été fourni par The Stub Accra. La traduction a été faite par Bolingo Consult.

Nous nous sommes entretenues avec les personnes suivantes, avec lesquelles nous avons recueilli des citations et des informations:

Abigail Burgesson Barbara Phillips
Beatrice Boakye- Yiadom
Bella Matambanadzo
Bisi Adeleye-Fayemi
Comfort Lamptey
Cynthia Moses
Caroline Armah
Deborah Tayo Akakpo
Dorcas Coker-Appiah
Everjoice Win
Françoise Moudouthe
Gertrude Bibi Annoh- Quarshie
Gladys Mbuyah Gloria Mutyaba
Dr Hilda Tadria
Hope Chigudu
Iheoma Obibi
Immaculate Mukasa
Jeanne Mapendo
Jessica Horn
Mohammed Sulemana
Ndeye Sow
Oluwatobiloba Elizabeth Ayodele
Pauline Houdagba Petronie Nyawenda Rose Mensah-Kutin Taaka Awori
Theo Sowa

Les partenaires de financement




Il serait regrettable de notre part de parler de partenaires subventionnés et de mécanismes d’obtention de subvention sans mentionner ces personnes et organisations qui nous ont financés dans le passé et qui continuent à la faire — en faisant confiance à notre mandat et en finançant la centralisation des femmes africaines et des organisations féministes, des activistes individuels et des collectifs.

Au fil des ans, nous avons reçu des fonds de plus de 80 donatrices et donateurs institutionnels, individuels, et d’entreprises donatrices. Nous tenons à profondément remercier tout particulièrement les donatrices individuelles pour leur confiance et leur générosité. Ces femmes africaines ont donné de leur poche dès les premières années, et se sont portées volontaires pour lever de petites et grandes sommes d’argent pour notre mission, ainsi que celles qui ont décidé d’inclure un don à l’AWDF dans leurs testaments. Cela nous a permis de nous renforcer financièrement, mais aussi émotionnellement.

En savoir plus des partenaires financiers de l’AWDF au cours de ses 22 années d’existence.

  1. ActionAid International
  2. African Capacity Building Foundation (ACBF)
  3. AJG Foundation
  4. Anonymous Donors
  5. Bill and Melinda Gates Foundation
  6. Both Ends
  7. Carnegie Corporation
  8. Catapult Foundation
  9. Catholic Organisation for Relief and Development AID (CORDAID)
  10. Comic Relief
  11. Danish Ministry of Foreign Affairs (DANIDA)
  12. Department For International Development (DFID)
  13. DOEN Foundation
  14. Ministry of Foreign Affairs (Netherlands)
  15. Equality Fund
  16. Fidelity Investment Charitable Gift Fund
  17. Ford Foundation
  18. FORD IIE
  19. FORD Foundation West Africa
  20. Foundation for A Just Society
  21. Foundation for Civil Society
  22. Global Affairs Canada
  23. Global Fund for Women
  24. Global Giving
  25. Global Ministries - United Methodist Church
  26. Goldman Sachs Philanthropy Fund
  27. Heyman Family Foundation
  28. Humanist Institute for Cooperation with Developing Countries (HIVOS)
  29. Individual Donors
  30. Johns Hopkins University School of Public Health
  31. Levi Strauss Foundation
  32. Libra Foundation
  33. MacArthur Foundation
  34. MamaCash
  35. Match International
  36. Nelson Mandela Foundation
  37. Nelson Mandela Children’s Fund
  38. New Field Foundation
  39. New Partnership for Africa’s Development (NEPAD)
  40. New Venture Fund
  41. Nommontu Fund
  42. Norwegian Agency for Development Cooperation (NORAD)
  43. Norwegian Ministry of Foreign Affairs
  44. NoVo Foundation Fund of the Tides Foundation
  45. Open Society Foundation
  46. Open Society Initiative for Eastern Africa (OSIEA)
  47. Open Society Initiative for West Africa (OSIWA)
  48. Oxfam Novib
  49. Prospera - International Network of Women’s Funds
  50. Rockefeller Philanthropic Advisors
  51. Royal Netherlands Embassy
  52. Safe Abortion Action Fund
  53. Sigrid Rausing Trust
  54. Silicon Valley Community Foundation
  55. Silver Foundation
  56. Southern Africa Trust
  57. Stephen Lewis Foundation
  58. Swiss Embassy
  59. The Sister Fund
  60. Tides Foundation
  61. Trust Africa
  62. United Nations Development Fund for Women (UNIFEM)
  63. UN Women
  64. Urgent Action Fund-Africa
  65. USA for Africa
  66. Wellspring Philanthropic Fund
  67. William and Flora Hewlett Foundation 68. Women’s Foundation of Minnesota 69. Women’s Funding Network

Chronologie de l’AWDF

Hommages




Nous savons qu’un tel parcours ne se fait jamais seule. De nombreuses personnes ont fait partie de l’aventure de l’AWDF, et nous ne pourrions toutes les citer. Nous avons commencé ce bel hommage en mettant en lumière les anciens et actuels membres du conseil d’administration, les membres consultatifs internationaux, régionaux et techniques ainsi que celles qui ont servi en tant que membres du personnel de l’AWDF. Aidez-nous à rendre hommage à toutes les personnes qui ont fait et continuent de faire partie de cette histoire, en les ajoutant ici.


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